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La motivation, clé de la réussite ?

Certains individus ont dès l’enfance une propension à s’engager naturellement dans les activités qu’on leur propose à l’école et à s’y investir pleinement. Ils participent de façon active au cours, effectuent volontiers les travaux demandés par le professeur et sont capables de fournir les efforts nécessaires pour réussir leurs tâches (temps passé, énergie, mise à disposition des capacités intellectuelles). Il a été prouvé que ces élèves, dits “motivés”, avaient plus de chances de réussir que ceux qui développent une attitude passive ou évitent l’effort face aux exigences scolaires. En effet, un élève motivé se mettra dans de bonnes dispositions pour faire des apprentissages plus durables, avoir de meilleurs résultats scolaires et persévérer davantage.

La motivation, qu'est-ce-que c'est ?

La motivation, c’est "un état dynamique qui incite un élève ou un étudiant à choisir une activité, à s’y engager et à persévérer dans son accomplissement afin d’atteindre un but". (R. Viau)

La motivation est la force ou le moteur qui pousse à l’action. La motivation doit générer une action sur le long terme pour que l’élève maintienne son engagement dans la durée ; l’engagement est la décision de prendre part à un projet ou à une activité. Il implique une participation active de la part de l’élève.

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Les ingrédients de la motivation

La motivation dépend de plusieurs facteurs, que l’on peut ranger en deux catégories : la perception de la tâche, et la perception de soi.

La perception de la tâche

Le degré de contrôlabilité

L’élève a le sentiment de contrôle sur la tâche, il considère que le résultat de son action dépend surtout de lui.

La valeur attribuée à la tâche

Il attribue une valeur élevée à la tâche qu’on lui a confiée, c’est-à-dire qu’il la considère comme importante, intéressante, utile pour atteindre son objectif. 

La perception de soi

Le degré d’autonomie

L’élève se sent libre dans ses choix, dans la mise en oeuvre de son propre plan d’action pour effectuer la tâche demandée

La perception de sa compétence

L'élève  se juge apte à réaliser la tâche, il croit en sa capacité à réussir (en fonction de ses échecs et de ses réussites passés). Cette notion est également appelée le sentiment d'efficacité personnelle. Ce sentiment (SEP) stimule les scénarios de réussite dans l’esprit de l’élève, ce qui crée chez lui un sentiment de plaisir, et suscite la motivation. Il va alors s’engager et développer les efforts nécessaires à la réussite, ce qui va de facto favoriser la réussite.

Le sentiment d’appartenance

L’élève se sent à sa place, reconnu par ses pairs, encouragé par ses parents et/ou ses professeurs, il sent qu’on croit en sa faculté d’apprentissage.

 

Les manifestations de la motivation

La motivation se manifeste de plusieurs façons : 

Le choix de l’engagement

L’élève décide de s'impliquer dans une activité ; un élève non motivé serait dans une stratégie passive ou d’évitement de la tâche qui lui est confiée.

La persévérance

L’élève motivé est capable de fournir les efforts nécessaires sur le long terme pour mener l’action à exécution (temps consacré, efforts, implication). 

L’engagement

Selon Reeve, l’engagement dans une activité d’apprentissage comporte 4 dimensions distinctes : 

L'engagement comportemental

Écoute, concentration en classe

L'engagement émotionnel ou affectif

Intérêt, curiosité, enthousiasme

L'engagement cognitif

Stratégies d'apprentissage pour comprendre et mémoriser et d’auto-régulation en planifiant, s’adaptant)

L'engagement agentique

Contribution proactive à l’apprentissage.

La performance

Même si la performance ne doit pas être le seul indicateur de la motivation, il s’avère que les stratégies mises en place par les élèves motivés sont souvent à l’origine de leurs réussites. 

 

motivation → engagement → performance → réussite

 

Les 3 types de motivation

La motivation intrinsèque

C’est la forme de motivation la plus aboutie et la plus favorable à la réussite scolaire. L’élève a de lui-même intégré l’activité comme une source d’intérêt ou de plaisir. Son engagement est volontaire, spontané.

La motivation extrinsèque

L’élève s’engage dans l’intention d’obtenir une récompense (une bonne note, des félicitations ou des encouragements), dans le but d’échapper à une pression externe (punition, redoublement) ou parce qu’il comprend que l’activité est importante, même s’il n’y trouve pas d'intérêt direct (je dois réussir en mathématiques si je veux faire des études de médecine)

L’amotivation

C'est l'absence totale de motivation. L’élève n’a plus aucune intention d’agir. Il ne perçoit pas de bénéfice à son engagement. Dans ce cas il convient de creuser avec l’aide d’un coach les blocages qui empêchent l’individu de se motiver et de s’engager dans ses études. Cela peut être lié à un manque de  confiance en soi, un sentiment d’efficacité personnelle dégradé, des objectifs qui semblent inatteignables, une faible valeur accordée à ses études (absence d’objectif à long terme ou un projet professionnel non cohérent avec les études en cours), etc.

 

La motivation est variable

La motivation dépend de l’âge

Il y a notamment au moment de l'adolescence (en général au collège) une baisse de la motivation scolaire chez les élèves. Elle peut s’expliquer par plusieurs facteurs comme leur transformation physique et psychologique, l’inadéquation entre leur besoin d’autonomie et la discipline imposée par le milieu scolaire, la diminution du “rendement” de leur travail personnel…

La motivation est dépend des centres d’intérêt

Selon ses centres d’intérêt, l’élève se motivera de manière plus ou moins spontanée et plus ou moins intense dans certaines matières. Il pourra par exemple être très motivé ne sport et beaucoup moins en mathématiques, ou l’inverse.

Il est "normal" que l'enfant ou l'adolescent ne soit pas au top de sa motivation en continu. Des baisses de motivation ponctuelles ne sont donc pas en soi un risque d'échec pour le jeune. Néanmoins, la motivation a dans certains cas tendance à baisser de manière régulière et continue. Si elle est marquée et qu'elle freine l'étudiant dans son évolution, affecte son humeur et crée des tensions au sein de la famille, la baisse de motivation convient d'être prise en considération.

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Quand le manque de motivation freine les progrès

Le rôle de l’entourage

Les professeurs, les parents et les pairs ont tous un rôle à jouer dans la motivation d’un élève. Nous avons vu que le sentiment d’appartenance était un facteur clef de la motivation ; l’étudiant doit donc se sentir soutenu, encouragé, valorisé par son entourage. 

Ces interactions vont nourrir son sentiment d'efficacité personnelle et stimuler la création de scénarios de réussite dans son esprit.

Pourtant, elles sont parfois insuffisantes et il se peut que l’étudiant ne parvienne pas à se motiver pour étudier. Le manque de motivation (ou l’amotivation) peut devenir un frein significatif dans l’évolution d’un jeune dans son parcours. Si celui-ci décide de ne pas s’engager dans ses études, il ne mettra pas en œuvre les moyens nécessaires à sa réussite. Cette situation crée en général de sérieuses tensions à la fois dans son environnement scolaire/universitaire et dans le cercle familial. “Mon ado refuse de  travailler” ! “Cet élève ne fournit aucun effort” ; autant d’éléments qui au lieu de pousser le jeune à l’action, alimentent l’effet de découragement et dégradent son estime de soi, l’entraînant à… fuir et éviter encore plus fort ce qui est attendu de lui.

L’accompagnement du coach

Afin de ne pas rentrer dans un système auto-destructeur, il est important de comprendre le schéma mental du jeune pour défaire avec lui les nœuds qui l’empêchent de se motiver et d’avoir envie d’apprendre. Le regard extérieur et bienveillant du coach est un bon moyen d’identifier les blocages et d’aller de l’avant ! Il suffit parfois de peu de choses…